L’Institut du Monde Arabe consacre une grande exposition au Mystère Cléopâtre : un véritable voyage dans le temps et dans le mythe, à découvrir jusqu’au 11 janvier 2026. Attention, épidémie d’ Egyptomania en vue !
Reine aux charmes ensorcelants et femme de pouvoir, un portrait à double facette


S’appuyant sur les textes antiques et sur les découvertes des archéologues, la première partie de l’exposition nous replonge dans le monde méditerranéeen du 1er siècle avant JC. Elle rappelle les ambitions romaines sur l’Egypte, pays sous protectorat romain au moment où Cléopâtre prend le pouvoir en 52 avant JC, dont la richesse est fortement convoitée : l’Egypte est alors le “grenier à blé” de la Méditerranée.
La visite nous remémore aussi la dimension romanesque de l’Histoire : les amours de Cléopâtre et de César puis celles de Cléopâtre et de Marc-Antoine.

C’est l’image de la séductrice que véhiculeront les historiens romains et qui influencera la perception occidentale de la dernière reine d’Egypte. Pour déprécier la femme – l’ennemie – politique, qui se fit aimer de deux consuls, la propagande romaine n’hésite pas à la dépeindre comme une femme dépravée et manipulatrice.
En Orient au contraire, Cléopâtre est perçue comme une cheffe d’Etat avisée et instruite, s’alliant les prêtres et les sages par des choix politiques habiles : elle imprime pour toujours son nom dans son pays et dans tout le bassin méditerranéen. On mesure la puissance de cette reine et de son royaume à travers la visite virtuelle de la
ville d’Alexandrie, fondée en 331 av.JC par Alexandre Le Grand : son phare mythique, sa grande bibliothèque, les temples majestueux, les palais royaux dont celui de Cléopâtre… Époustouflant.
Après l’histoire, viennent les légendes : la noire, l’occidentale, et la rose, l’orientale. La vérité doit se trouver sur la via media.
De la légende au mythe, une fascination multi-séculaire


Entre la Renaissance et le XX ème siècle, après plusieurs siècles d’oubli, Cléopâtre devint un objet de fascination pour les artistes et les écrivains. Elle offre un sujet non religieux sur lequel les peintres notamment donnent libre cours à leur passion et leurs fantasmes. Le suicide de Cléopâtre reste l’un des thèmes majeurs et donne à Cléopâtre des accents d’héroïne tragique, avec ce destin hors du commun remis au goût du jour par Shakespeare dans son Antoine et Cléopâtre. (1623)
De légende, elle devient un véritable mythe alors que Sarah Bernhardt en 1890 puis plus tard Liz Taylor au cinéma en 1963, endossent le rôle de l’amante de César. Cléopâtre n’est plus uniquement la séductrice, mais la femme politique puissante, usant de son intelligence et de son charisme pour maintenir la grandeur de son royaume face aux romains.
Au XXIème siècle, la fascination reste entière et l’exposition dévoile la ré-appropriation du mythe par des artistes féminines, avec un nouveau rôle pour Cléopâtre : celui d’icône identitaire.

Alors avis aux égyptomaniaques, aux égyptologues en herbe comme aux confirmés, aux admirateurs de la Reine Cléopâtre, ceux de son nez, aux défenseurs de l’icône identitaire ou aux simples curieux de ce mythe millénaire, réservez vos places pour percer le “Mystère Cléopâtre”.*Vous avez six mois ! *
Institut du Monde arabe
1 rue des Fossés Saint-Bernard, 75005 Paris
*Jusqu’au 11 janvier 2026
Héloïse
Passionnée d’histoire et de littérature, Héloïse de Menthière aime découvrir – et faire (re)découvrir des lieux et des monuments… qui ne manquent pas dans l’ouest parisien ! Mère de 4 enfants, elle essaie de dénicher des idées de sortie avec les plus jeunes, pour apprendre autrement : activités, visites costumées, contes…
Pour la suivre avec sa tribu : @tribulationsd1famillecurieuse
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