Cette fois-ci nous avons demandé à Juliette et Isabelle, deux libraires passionnées de la Maison de la Presse du Vésinet, 28 bis rue du Maréchal Foch, de partager avec vous leurs coups de coeur littéraires.

Passez les voir de notre part ! 😉

L’hiver du mécontentement, Thomas B. Reverdy

Hiver 78, des grèves paralysent la Grande-Bretagne en crise où le chômage augmente fortement. Le gouvernement travailliste de Callaghan est chahuté.

Candice, le personnage principal, participe au montage d’une pièce de Shakespeare, Richard III, où elle tient le rôle principal. Pour survivre, elle est coursier et livre des lettres en vélo. Afin d’entrer parfaitement dans son rôle, elle va devoir réfléchir à la notion de pouvoir et comprendre ce qu’il est vraiment.

Dans le même temps, nous assistons à la montée au pouvoir du parti conservateur de Margareth Thatcher et d’un libéralisme économique qui changera profondément notre monde.

Un livre intéressant et très actuel où le théâtre côtoie sans cesse la tragédie humaine. A lire absolument !

Ce cœur qui haïssait la guerre, Michel Heurtault

Un livre sur fond de guerre mondiale vu par un jeune ingénieur allemand, Anton qui rêve de conquête spatiale. Un front de l’est meurtrier où l’armée allemande s’enlise. Des choix vitaux à faire entre amour pour son pays et résistance face à un régime nazi inhumain.

Un livre qui interroge la notion d’engagement et de résistance.

Dix-sept ans, Eric Fottorino

Un roman intime et magnifique où Eric Fottorino nous parle de Lina, sa mère et d’un secret de famille enfin révélé qui lui permet d’éclairer l’histoire familiale d’une façon différente.

Une écriture sensible, délicate et lumineuse pour dire l’amour filial enfin retrouvé.

Voyou, Itamar Orlev

A 36 ans, Tadek est à un tournant de sa vie : quitté par sa femme qui part avec leur fils pour manque d’initiative et de succès, il se réfugie chez sa mère, appelle ses frères et sœurs et obtient d’eux l’adresse de leur père.

Alors que le mur de Berlin n’est pas encore tombé, Tadek décide d’aller voir cet ogre qui a écrasé leur enfance en Pologne à Varsovie, toujours ivre, fier et violent.

Désormais en maison de retraite, le vieux Stefan boit plus que jamais, reçoit son fils avec autant d’égoïsme que de chaleur et entreprend avec lui un voyage sur les traces du village originel de la famille.

Sur la route il raconte sa résistance, la torture, la déportation et la rencontre avec la mère qui n’est pas moins survivante et forte tête que lui.

Un roman à dévorer en priorité cet hiver.

A son image, Jérôme Ferrari

Prix Goncourt 2012 pour le Sermon sur la chute de Rome, Jérôme Ferrari publie un roman sur la mort, la violence et les rapports entre photographie et réalité.

Antonia, photographe corse, meurt dans un accident de voiture. C’est son parrain, prêtre, qui se charge de célébrer les obsèques. Tout au long de la liturgie funéraire, la vie de la jeune femme défile, indissociable de sa passion pour la photographie.

Le roman interroge l’authenticité et le message de la photographie de guerre, puisqu’Antonia a d’abord capturé le terrorisme corse, puis la guerre des Balkans, attisée par d’autres nationalismes.

La fabrication d’images est-elle compatible avec la vérité ?

Une nouvelle foi, on est envoûté par l’écriture et la construction narrative brillante de Jérôme Ferrari.

Asta, Jon Kalman Stefansson

Une fresque familiale en Islande, au pays des aurores boréales, entre ombre et lumière. Des personnages en quête de bonheur et d’amour.

Sigvaldi, tombé d’une échelle, cloué au sol, nous conte l’histoire de son amour pour Helga, la naissance de ses deux filles et sa deuxième vie avec Sigrid. Asta, l’une de ses filles est séparée de sa nourrice pour passer un été dans une ferme isolée et y trouver goût au travail et au respect. Là-bas, elle rencontrera Josef, beau et mystérieux et l’amour qui dévore tout.

Et tant d’autres personnages…

A travers Sigvaldi, l’auteur détourne la chronologie et nous conte l’histoire de cette quête du bonheur d’une façon très originale, utilisant une prose magnifique, parcourue de lettres, de digressions, nous offrant un puzzle littéraire où chaque partie s’emboîte parfaitement pour nous livrer un roman formidable et sensuel. Un beau coup de cœur !

Le monarque des ombres, Javier Cercas

Le romancier publie une enquête sur son grand-oncle, jeune phalangiste mort dans les rangs franquistes en 1938. Un livre qu’il rêvait et en même temps refusait d’écrire depuis ses débuts, par peur de découvrir des choses particulièrement sombres.

Un grand texte, érudit, comme toujours avec Javier Cercas.

L’évangile selon Youri, Tobie Nathan

Un roman qu’on pourrait inscrire dans la veine du réalisme magique, un univers très proche du nôtre mais dans lequel des événements surnaturels peuvent arriver, comme avec ce jeune Rom, Youri, qui va bouleverser la vie du vieux psychiatre Elie.

Un roman-fable encore présent sur la 2ème liste du Goncourt.

Merci à Juliette et Isabelle, passez les voir de notre part si vous êtes à côté, sinon n’hésitez pas à aller chez vos/nos libraires préférés dont on vous parle régulièrement : Une Autre Page à Croissy, la Librairie/Café La Suite à Versailles, Le Chat qui Pelote à Maisons-Laffitte … et tous les autres que nous ne connaissons pas !

Claire et Sylvie